Issue d’un baccalauréat série économie et social, Alice Toublanc fait aujourd’hui partie de l’Inserm. Elle officie au sein du service financier de la Délégation Régionale Grand Ouest en tant que Gestionnaire polyvalente d’unité.
En quoi consiste votre métier concrètement ?
En tant que gestionnaire polyvalente d’unité, je gère toutes les dépenses associées à différentes unités de recherche. Aujourd’hui j’ai à ma charge 4 unités. Concrètement, je m’occupe surtout de la saisie des factures et des gratifications des stagiaires ainsi que des remboursements des frais de mission. Aussi je gère les litiges avec les fournisseurs lorsque c’est nécessaire. Mes missions m’amènent donc à suivre le budget de ces unités, à leur apporter conseils si besoin. J’apprécie tout particulièrement cette pluralité des missions, d’autant plus parce que je suis au contact avec une multitude d’acteurs. Et le contact humain, c’est extrêmement important !
Aviez-vous envisagé de travailler dans le milieu de la recherche médicale dès le départ ?
Au lycée, j’ai effectué un cursus économique et social. Après le baccalauréat j’ai poursuivi par un BTS CGO (Comptabilité et Gestion des Organisations). J’ai ensuite cherché du travail. J’ai d’abord intégré une PME (Petite Moyenne Entreprise) en tant qu’aide comptable puis j’ai obtenu un poste de secrétaire administrative dans un organisme de formations.
Je n’avais pas prémédité le fait d’intégrer la recherche médicale. En 2011, souhaitant évoluer dans un nouvel environnement, j’ai trouvé une offre de l’Inserm via Pôle Emploi, malheureusement ce poste a été attribué à une autre personne. Mais, puisque l’Inserm était intéressé par mon profil, j’ai été recontactée pour une autre position. C’est en juin 2011 que j’ai intégré l’Institut comme contractuelle, puis en décembre 2012, j’ai souhaité passer le concours de titularisation, que j’ai obtenu. J’ai depuis eu la possibilité de passer d’autres certifications pour évoluer dans mes missions.
La parité, un sujet bien plus discuté à l’heure actuelle.
Qu’est-ce que la parité selon vous ?
Ce n’est pas évident comme question. Si je dois donner une définition personnelle, je dirais que la parité consiste au fait que chaque genre doit être représenté de façon équitable dans les organismes et entreprises. La parité implique aussi que chaque sexe puisse accéder aux mêmes droits, aux mêmes postes et aux mêmes conditions de travail. Par exemple, pour un même poste, à niveau d’études équivalent, femmes et hommes doivent percevoir le même salaire ; même si je pense que ce n’est pas toujours le cas. De la même manière, la possibilité pour une femme de devenir un jour mère, ne devrait pas influencer le choix des employeurs.
L’administration peut être victime de clichés. Quels sont-ils selon vous et pensez-vous qu’ils soient justifiés ?
Il est vrai qu’on pense facilement que « L’administration ou la comptabilité sont des métiers de femmes ». Je ne sais pas trop pourquoi cette pensée persiste. Peut-être est-ce une idée que « les hommes sont faits pour des métiers manuels, et les femmes pour les chiffres et les métiers plus intellectuels » ; idée que je trouve totalement erronée. Peut-être est-ce culturel ? Possible que les hommes pensent être moins performants sur ce genre de métiers. Là encore, je ne suis pas du tout d’accord. J’ai un collègue qui est tout aussi efficace dans son travail que le sont mes autres collègues féminines.
Avez-vous rencontré des difficultés dans l’évolution de votre carrière, parce que vous êtes une femme ?
Honnêtement, jamais. J’ai peut-être eu de la chance, mais je n’ai pas souvenir d’avoir été victime de discrimination liée au genre. Lorsque j’ai passé l’entretien d’embauche ou le concours pour devenir fonctionnaire, si j’ai réussi, c’est parce que mon profil intéressait. Je n’ai à aucun moment senti être avantagée ou inversement, parce que je suis une femme. De la même façon, et bien que j’évolue dans la comptabilité, je n’ai jamais été victime de remarques désagréables sur « le cliché de la femme comptable », ni au travail, ni même dans mon entourage. Eventuellement, j’ai entendu « tu aimes les chiffres, c’est normal que tu sois comptable ! » ; mais ça n’a jamais été en lien avec le fait que je sois une femme. Finalement, au cours de ma carrière, je n’ai jamais perçu de comportements déplacés, que ce soit envers des collègues ou moi-même.
Qu’en est-il de la parité femmes/hommes en général et au sein de l’Inserm ?
J’aurais du mal à me prononcer sur la parité dans les précédents postes que j’ai occupés. Je n’y ai pas vraiment fait attention. Et c’était un sujet dont ne parlait pas autant qu’aujourd’hui.
Au sein de l’Inserm, je ne saurais donner des informations exactes de façon générale. Néanmoins, au niveau des unités de recherche dont j’ai la gestion, il est un constat indéniable : il y a une majorité de femmes sur les postes administratifs. Pour être précise, je n’ai qu’un seul collègue masculin. C’est dommage ! Ça serait intéressant d’avoir davantage d’hommes au sein de l’administration. Je ne pense pas que ce soit un choix précis de l’Inserm ; c’est simplement le reflet des promotions dans les études de comptabilité. Au cours de ma formation, 90% des personnes étaient des femmes. Il est donc fort probable qu’une majorité de femmes postules lorsque l’Inserm propose des offres d’emplois.
Aussi, depuis 3 ans, grâce à la mission mise en place, l’Inserm s’attache encore davantage à soulever et résoudre d’éventuels problèmes et cherche à valoriser femmes et hommes au sein de l’Institut.
Un mot de la fin ?
Que souhaiteriez-vous dire aux jeunes qui veulent suivre un cursus similaire au votre ?
Que vous soyez une femme ou un homme, donnez-vous les moyens et ne lâchez rien lorsque vous voulez intégrer un métier ! Le travail paie toujours. Et surtout, saisissez les opportunités lorsqu’elles s’offrent à vous.
En somme, Alice Toublanc est une employée sérieuse et dévouée à son métier. Un modèle de carrière encourageant, qui montre que réussir sans encombre ni discrimination liée au genre c’est possible !